MIEUX VAUT TOUT SAVOIR DES DROGUES QUE RISQUER D'AVOIR UNE LEÇON. |
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Souvenez-vous. Nous étions adolescents et la télé nous disait la drogue cest de la merde sur un délicat bruit de chasse deau. Même Serge Gainsbourg mettait en garde les enfants de la chance... Dans le même temps, outre-Manche, apparaissait le slogan Just say no (dis non à la drogue), à lefficacité tout aussi peu remarquable, vite détourné par les associations de réduction des risques en Just Say Know (connais les drogues). Ce slogan nest pas un vain mot. Connaître les drogues, cest réduire les risques liés aux drogues, et la Réduction Des Risques cest, dune part, reconnaître que lusage de drogues en comporte (quil sagisse de produits légaux comme lalcool ou illégaux comme lecstasy), mais aussi quil est possible de les contrôler. Dans le flyer présenté ci-contre, on peut lire : Connais tes motivations, Connais ton état desprit, Connais tes responsabilités, Connais ton environnement, Sais où tu achètes, Connais tes limites, Connais la loi, Sais quand dire non, Connais toi (aime toi). Ces quelques phrases résument bien les principes de base de lusage de drogues. En France, il est interdit par la loi de 70 (qui marque linstauration dune prohibition aveugle), de dire quil y a de bonnes façons de prendre les drogues. Mais avec lépidémie de sida qui a touché de plein fouet les héroïnomanes, les pratiques de lEtat ont dû changer, et cest aujourdhui Nicole Maestracci, présidente de la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie), qui a déclaré «Il ny a pas de société sans drogues». Alors, il faudrait peut-être pousser cette logique un peu plus loin, et apprendre à faire avec les drogues plutôt que contre. En attendant une utopique dépénalisation, des associations dauto-support comme Asud et Techno + se battent pour une meilleure information.
Le tableau précédent, consacré aux drogues de synthèse, résume ainsi les principaux conseils nécessaires à une consommation éclairée de certains produits. Le constat est simple : il ne sagit pas dinciter (les drogues nont pas besoin de publicité) mais dinformer les centaines de milliers de consommateurs de produits de synthèse (dont vous, peut-être, un membre de votre famille, un voisin, un collègue...) Ce nest quune première étape. La suivante serait effectivement de dépénaliser lusage, pour quaux risques sanitaires ne sajoutent pas des risques sociaux : devoir cacher son usage de drogues oblige aussi parfois à cacher les problèmes quon rencontre, et la prison apprend plus sur la délinquance quelle nen protège. On peut aussi se mettre à rêver que soit votée la dépénalisation de la vente, associée à des contrôles du contenu des produits, qui éviteraient la circulation de produits inconnus ou très dangereux. La prohibition au niveau mondial, les décisions de lONU sur léradication des plants de pavot et coca, ont fait la fortune de mafias incontrôlables, capables de jouer à jeu égal avec toutes les douanes. Là, on ne peut plus rêver, le mal est fait. Léconomie de la drogue ne peut plus être intégrée à un marché légal, alors que les places financières ne survivraient pas sans elle. Il ny aura pas de confédération paysanne en Bolivie, et toujours plus de violence. La prohibition est aussi un des moyens de contrôle de lOccident sur le Tiers-Monde. Rien à espérer. |