PREMIER CHAPITRE D'UNE NOUVELLE SOUS L.A.L.
ÉCRIVEZ LA SUITE OU UN AUTRE CHAPITRE,
ET CONTINUONS CETTE DRÔLE D'HISTOIRE...
Je commençais à m’habituer, à ne plus être moi mais plusieurs personnes. Après tout, ce n’était qu’une autre version de mon “métier” de comédien.
Un inconnu appelait, il s’était procuré mon 06 par une de ses connaissances, il m’exposait la scène qui torturait sa mémoire ou la maintenait en vie, une scène qu’il avait vue ou vécue. Je m’imprégnais, je jouais et j’empochais les billets.
Hier, j’ai dû jouer à un vieil homme sa première rencontre avec celle qui n’a pas été la femme de sa vie. Il ne s’en est jamais remis, il prononce son prénom à tout bout de champs. Etrange de parler du Paris d’il y a 40 ans, ses promenades, ses théâtres. Surtout devant une jeunette de 23 ans. Le vieux supportait mal. Des larmes coulaient de ses joues mais il demeurait immobile.
J’ai eu peur qu’il y reste. Il m’a demandé de revenir, en reprécisant 2, 3 détails et quelques indications sur mon jeu. Il changerait aussi la fille qui, malgré sa ressemblance, ne faisait pas revivre son souvenir.
C’est toujours devant le miroir, rasoir à la main, que je parviens à me laver de mon identité propre, que je me sens prêt à entrer dans la peau d’un autre, à m’installer dans son âme, à m’y sentir à l’étroit puis à y trouver ma place.
Jusque demain, je ne dirai plus “je”. Ou alors ce sera un autre.


>>>>> chapitre 2 / < katy remy > / Wed, 21 Feb 2001 10:17:47 0100

Ces propos que je retrouve dans mon journal vidéo ne sont pas une réelle excplication du drame que je me suis mis à vivre dès lors, mais pourront peut-etre aider à la reconstitution d'un crime s'il y a lieu. En effet, j'avais à peine refermé la bouche et tendu la main vers la serviette pour essuyer les traces de mon savon a barbe que la femme de ma vie (enfin elle s'est présentée comme ça , c'est pas ma faute) a fait irruption dans la salle de bain. C'était un canon, enfin mon canon de beauté et je me demande encore si ce n'est pas un coup de ce putain de metteur en scène ! Mais comme je n'étais pas moi-même, je ne peux pas répondre de mes actes. Toujours est-il qu'elle m'a littéralement fondu dessus et que tout ce qui s'est passé ensuite tiendrait à peine dans le format de Fynnigens Walks ou de Sexus-Nexus si un auteur prenait la peine de s'y intéresser.


>>>>> chapitre 3 / < Leroy May > / Mon, 07 May 2001 12:55:32 -0400

Je m'habituais tranquillement à être double, triple, quadruple, mais je me plaisais énormément à devenir nonuple. Moi neuf fois, tel un chat noir sous la pluie torrentielle du vendredi 13 mai 2013, je sautais à pieds joints sur les souvenirs les plus tendres pour les rendre plus beaux, comme la mère ensanglantée que j'avais doucement abattue il y a trois jours (ou était-ce trois nuits ? ). Mais la confusion engendrée par mon nonuplement de personnalité provoquait immanquablement des pertes de mémoire ou plutôt, des entrelacs immémoriaux. On m'aurait interrogé sur la nature de mes crimes et peut-être aurais-je miaulé ! Je n'en savais rien puisque mes actes diurnes et nocturnes se distanciaient à la va-comme-je-te-griffe et les scribes ne me pourchassaient pas encore... Mais cela ne saurait tarder...

Le vieil homme revient me voir trois jours plus tard pour que je rejoue cette journée fatidique où lui et la non-femme de sa vie se sont quittés à jamais. Toutefois, je sens une légère morosité envahir mes membres et, consciemment, je refuse ses billets prétextant un horrible mal de bloc. En fait, je pense à mon canon, lequel ne saurait être trop long, lequel expulsera ses boulets dans ma bouche pour que j'explore la douce sensualité du métal et du plomb.




>>>>> chapitre 4 /< "Xanaé...777" >/ Wed, 16 May 2001 22:46:47 +0200

La non-femme de la vie du vieux avait une aïeule qui répondait au doux nom d'Amnésie. Je m'en fus la chercher un dimanche de pluie sur les monts Elzheimer.

A sa vue le vieux pâlit, gémit, glapit et émit une longue série de borborysmes énamourés.

Le mal de bloc m'avait quitté et je courrus réinvestir l'argent à Baden Baden...





>>>>> chapitre 5 /< katy remy > / Fri, 08 Jun 2001 13:16:47 +0200

Soudain, ce qui me saute aux yeux, c'est une image vue quand j'avais neuf ans dans un livre sur le Moyen-Age, une sorte de fouet lubrique nommé "Chat à 9 queues" ! C'est donc ça ! Ce que j'avais pris naivement pour un outil de supplice (du meme tabac que la "poire d'angoisse", un objet douteux celui-ci, qui ressemble à une grenade en métal qu'on enfonçait dans la bouche et qui une fois degoupillé empéchait de crier), n'était qu'un fantasme sadique, flagellant sans doute destiné à rencontrer LA poulpe d'Hokusai aux 9 orifices. Le vieillard s'est assis pour m'ecouter. J'ai enfoncé la cassette et nous avons visionné ensemble mes propositions. Je savais qu'il espérait ainsi récupérer ses pouvoirs. Le canon du revolver se réchauffait doucement entre mes lèvres. J'espérais peut-étre qu'il ferait bientô t partie de mon corps comme ces prothèses qu'on oublie..!

!
. et qu'il déchargerait sa pulpe rouge au moment où je m'y attendrais le moins. Par exemple, pris d'un fou-rire, j'appuierais sur la gachette... Mais en attendant ma langue taterait du metal, s'introduirait dans l'embout, parcourerait la surface en y cherchant des signes gravés, ou mal effacés, Le vieux me regarde, fasciné. "Quoi ? T'as jamais rien lèché ?" Il se tait et retourne vers la boite où je mime des asassinats sous-titrés.




>>>>> chapitre 6 /< Anna-Maria SYK > / Fri, 12 Apr 2002 10:20:31 +0200


Soudain, un indescriptible sentiment de panique m'envahit. Un voile opaque m'obscurcissait la vue tandis que je commençais une sorte de voyage intérieur...
Quelque chose avait prit possession de moi, et ce quelquechose...c'était MOI ! Un autre MOI, un court instant de lucidité dans la mascarade dont j'étais l'objet, à la fois créateur et créature. Il se déclencha auplus profond de moi comme un signal d'alarme, comme si d'un seul coup je découvrais un autre niveau d'une vérité connue depuis toujours. Sans que je ne m'en rende compte, les différents personnages auquels j'avais donné naissance avaient continué d'évoluer dans mon esprit tant et si bien qu'ils développèrent leur vie propre. A l'origine, cette idée ne m'effrayait guère. Je l'appréhendais d'ailleurs plus comme un but à atteindre que comme une éventuelle porte vers la folie, car c'était de folie qu'il devenait question.

L'idée de mon impuissance face à cette succession de personnages qui utiliseraient moncorps comme bon leur semblerait, et celle de mon esprit démantelé se réduisant comme une peau de chagrin devenaient de plus en plus insupportables. Je commençais à perdre pied lorsque le contact dequelquechose de froid sur ma joue me fit quelque peu revenir à la réalité. Mon sang se glaça: alors qu'à chaque seconde je risquais de devenir un autre, je me rendis compte que j'avais toujours le revolver dans les mains...



Votre suite


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Chapitres déja existants:

# Auteur date Premieres lignes
1
Angelo Cirimelle
15-09-2000 Je commençais à m’habituer, à ne plus être moi mais plusieurs personnes.
2 < katy remy > 21-02-2001 Ces propos que je retrouve dans mon journal vidéo ne sont pas une réelle excplication du drame que je me suis mis à vivre dès lors,
3 < Leroy May > 08-05-2001 Je m'habituais tranquillement à être double, triple, quadruple, mais je me plaisais énormément à devenir nonuple.
4 < "Xanaé...777" > 16-05-2001 La non-femme de la vie du vieux avait une aïeule qui répondait au doux nom d'Amnésie.
5 < katy remy > 08-06-2001 Soudain, ce qui me saute aux yeux, c'est une image vue quand j'avais neuf ans dans un livre sur le Moyen-Age,
6 < Anna-Maria SYK > 21-04-2002 Soudain, un indescriptible sentiment de panique m'envahit. Un voile opaque m'obscurcissait la vue tandis que je commençais une sorte de voyage intérieur...