La seule photo de lui enfant à 10 ans,
qui doit dater de 1917

La dernière de lui vivant en 1943,avec son épouse légitime Jeanine


La petite histoire
"de la recherche de mes origines"


En commençant mes recherches, pour fabriquer le "Daltatron", j'ai dû accepter de nettoyer la cave de mon père pour retrouver du matériel qui m'interessait. La tâche semblait ardue car je connais l'énergumène. Dans un capharnaüm incroyable qui mélangeait vielles cannes à pêches et chaises hors d'usages, des outils datant d'un âge que les moins de 40 ans ne connaissent pas, des cartons remplis de résidus de nos différents déménagements sous une couche de poussière qui découragerait même 'Mr Propre' et tant d'autres objets improbables, nous sommes tombés avec mon épouse (qui m'aidait courageusement) sur une vielle valise. Le fameux bordel se révéla être une caverne au trésor...

Dans cette valise se trouvait un album photo datant encore plus vieux. Ouaaah ! Etonnés de trouver ce recueil de vie , nous avons respectuesement fait une pause et feuilleté les pages. Je fus étonné de ne pas reconnaître un membre de la famille et surtout que ce ne soit pas rangé précieusement dans le buffet du cellier. En rentrant , je demande à ma mère ce que c'est , et je la vois devenir "un peu" rigide : "C'est ton vrai grand-père ! Range ça avant que ton père le voit, cela le dérange, tu sais bien ! "

Ah oui , c'est vrai ! Mon grand père n'est pas mon grand père ! Secret de famille . Je n'ai de "Nativel" que le nom de famille : ma grand-mère a eu mon père non pas avec Henri Nativel (qui l'a élevé) mais avec un autre homme. A l'époque comme maintenant évidemment, l'adultère n'est pas trop accepté, mais "se séparer, cela ne se fait pas ! ". Alors mon 'grand-père' Henri a accepté cet enfant et l'a aimé et éduqué comme le sien. Voilà l'histoire que je connais par les bribes de souvenirs que m'ont appris les différents membres de la famille Nativel, plus ou moins discrets et /ou pudiques.


On aurait pu en rester là, mais B. (mon épouse) s'essaye sur internet, et munie du seul indice de son nom sur la tombe , découvrant les joies du réseau et surtout les nombreuses recherches généalogiques et autres moteurs de recherches ; elle trouve une Lucienne Phelippeau (épouse Guillemin- née en 1935), fille d'un Roger Phellipeau et Jeanine Pemjean. Après quelques mois d'opiniâtreté de ma nouvelle généalogiste, B. finit par avoir Lucienne au téléphone et nous arrange un rendez-vous.
Dingue !! C'était la bonne personne , c'était bien la fille de l'homme de l'album photo !


Nous nous sommes revus à trois reprises, Lucienne nous a acceuillit avec beaucoup d'émotion. Elle fut trés émue de voir ces photos : son père, sa mère, elle enfant.. Elle ne connaissait ni l'existence de mon père, ni celle de cet album de photos Alors , accompagnés de quelques tisanes, nous avons déroulé la pelote des souvenirs.

Voici donc l'histoire de mon "vrai" grand-père Roger Phelippeau,




Sa famille et son enfance
1907 - 1925

L'album débute avec ces photos. J'imagine qu'au début du siècle dernier,
peu de monde devait posséder un appareil photo.




Donc le pavillon des parents Phellippeau à Argenteuil, banlieue parisienne. Lucienne y a quelques souvenirs, notamment du jardin au premier plan.



Ici, la bonne (nom?,) le père, Ignace et sa femme Leopoldine et Claude son frère. Son père avait une petite entreprise de fabrication d'engrenages.



A 18 ans il fait son service militaire à Brest , dans la Marine. Au cours de son incorporation dans l'armée, les troupes bougent dans le sud. C'est apparemment là qu'il a rencontré le sud. Il s'y installera en 1930 avec sa jeune épouse.




En troufion ! A cette époque , la Grande Guerre est finie depuis longtemps mais il y avait encore des problèmes dans les colonies
(voir ici 1919-1926 La guerre du Rif)



Son frère , marin aussi.


Bateau sur l'Etang de Berre (13)

Apparemment c'est sa passion pour la photo qui l'a amené à voler : ici un cliché pris d'avion , daté de 1926. Ce n'est que 13 ans plus tard qu'il recommencera en 1939, sur des hydravions.






Son épouse Jeanine,
sa fille Lucienne et sa belle famille

Lucienne a pu nous en dire plus sur Roger, son père et aussi sur sa mère Jeanine.



Jeanine en 1930, lorsqu'elle a rencontré son futur mari. Selon sa fille , elle adorait la Mode en bonne parisienne et allait souvent danser le samedi après-midi.

Leur appartement rue de Picpus, Paris 12eme.
J'adore le papier peint et les franges sur la cheminée.


La belle famille, Jeanine est assise au centre ,
au gauche sa tante Jeanne, à droite son père Emile Guillemin et derrière sa mère Honorine.

Lucienne, à 8 ans.




Lucienne à 8 mois , elle est née à Paris en 1931
(C'est la seule photo que m'a donné Lucienne)


En vacances à la Baule Les Pins, 1938.


Le même jour de vacances. Promenade sur le fronton de mer


Lucienne Guillemin , quand nous l'avons rencontré la 2eme fois, cet hiver près de chez elle à la Ciotat. Ce jour là, il y avait plein de Mistral, elle s'en plaignait.






Son travail
l'invention de la première caméra sonore de studio

En 1932, ils partent habiter à Nice près des studio de "la Victorine", à Caucade.



1930 dans leur appartement parisien, c'était un grand amateur de musique . Il était déjà porté sur "les nouvelles technologies" !



C'est en 1932, qu'ils descendent vivre à Nice. Lucienne se souvient qu'à l'époque, leur maison et les studios sont entourés de serres d'horticulture : le cimetiere de Caucade est juste à coté.



Il est pas "classe" mon papi ! J'adore cette photo : on voit bien les caméras et les grosses machines à cadrans ...




On voit ici son labo avec ses collègues .
En bas au centre, son patron, à la première d'un film
devant le cinéma "Gaumont Palace" avenue de la Victoire (devenue depuis av.Jean Médecin) .
Et à droite son beau-père Emile qui pose avec le premier modèle "Studio compact"
inventé en 1932 pour les studios de "La Victorine" à Nice

(voir ici Eugène Lauste et ses autres modèles de 1904 à 1920)





La Rencontre
L'expo coloniale de 1931 à Paris


L’exposition coloniale de 1931
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article176

On reconstitue à l'échelle 1 un temple cambodgien d'Angkor Vat
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19310506

En ballade dans les allées du Parc d'exposition Porte Dorée.
Claude le frère, Roger, Joséphine la belle sœur, Leopodine la mère, Ignace le père.
Jeanine prend donc la photo.

Sur le lac Daumesnil avec Jeanine.


Arrière mémé Leopoldine: la mère de Roger


Arièrre pépé Ignace: le père de Roger devant une colonne du temple d'Anckor Vat.


Dans l'album , se trouve alors 1 des 3 photos de mes grand-parents "officiels", Henri et Catherine.
Lucienne n'a rien put me dire de plus que ce devait etre un copain de régiment

Mes 2 grand pères : le "faux" Henri et le "vrai" Roger

Ma grand-mère Catherine et Jeanine





La Guerre
Incorporation dans les "aéroportés"


Lui avec le béret à droite.

!! Une petite mise en scène !


1939... Ils ont encore des bi-plans...





Le jour J

c'est en 1939 que la relation avec Catherine à vraiment commencé : mobilisé dès le début de la guerre , Roger bouge souvent et quitte souvent le domicile . Lucienne se souvient que sa mère est montée voir son père en permission, à plusieurs reprises.


2ème photo de mes grand-parents "officiels" dans l'album Phellipeau :
Roger et son épouse Jeanine dans la voiture et ma grand-mère Catherine à l'exterieur, en attente sans doute (le regard !!) ... Henri doit prendre la photo...




Catherine


La 3ème , Une photo datée au verso de 1946, c'est mon père dans la baignoire en zinc. Etonnant de la retrouver dans l'album"Phelippeau" !



Les trois photos suivantes viennent de nos archives "officielles"



Les parents de Catherine


Les parents, Catherine et une de ses filles jumelles

Sur celle-ci, mon père à gauche, les jumelles Marie et Antoinette , Bernard l'ainé. Seul cliché enfants des frères et sœurs Nativel, daté 1946.





La guerre
Mort en mission


Les dernières photos de l'album :
Roger est mort pendant la guerre, dans un combat dans l'Adriatique.

(Cette photo aussi vient de Lucienne, encore tous mes remerciements les plus chaleureux)


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